Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mes textes et autres bafouilles.
21 août 2015

2. Le complexe de l'ange déchu.

dedale

L’enfant grandit, il naquit un jour et, par chance, il évolua. De petit, il passa grand, mais resta un enfant. Un jour, il pensait à son Créateur, pas son père, ni sa mère mais à une Entité plus grande. L’enfant ne croyait pas en dieu, mais la Vie coulait en lui et il pensait donc à Elle.  Il se dit : Je suis si  grand, je peux donner la vie, tout autant que la Vie m’a donné à mes parents ! Suis-je si différent d’Elle ?

Troublé par sa pensée, l’enfant grandit encore un peu. Le temps continuait de couler et la perturbation naissant de ses idées semblait enfler tout autant que lui. Ses chevilles gonflaient-elles ? La peur naquit un jour, un membre de sa famille décédait. La Vie le reprendrait-elle à son tour ?

Lorsqu’il fut plus grand encore, il restait enfant. La peur, la terreur, la bêtise peut-être aussi, lui montait à la tête et il décida qu’il serait plus grand encore que la Vie, plus grand encore que sa fin, plus grand encore que le tout et le rien associé.

Il monta au plus haut, se baignant dans l’éternité, dans la luminescence de la Vie. L’alcool, la drogue, le sexe, il essayait tout, mais grandissait-il plus pour autant ? Il ne semblait pas devenir adulte ! Et la Vie est une adulte, n’est-ce pas ?!

Un autre jour, ébouriffé, abandonné, ayant vieillis sans grandir, ayant perdu sans apprendre, il se voyait encore plus grand que tout. Il défia la Vie une dernière fois ! Il oublia qu’il n’était qu’homme, qu’enfant face à la Vie. La lumière l’envahit un instant quand l’aiguille perça son bras.

Un nouveau jour, l’enfant appris la vérité. Sa vie était presque finie. La lumière, il l’avait ressenti une fois de trop. Le virus coulait en lui, le sang pervertit par la maladie. De peur, il en était noyé. Il retomba tel Icare sur le sol dur de la réalité. Et, l’instant d’avant la chute,  il fut vraiment grand, il fut adulte, il fut proche de la Vie. Vie, qu’il n’avait finalement jamais partagée. 

Il se rendit compte qu’il était descendu plus bas que bas. Il n’avait jamais atteint la Vie qu’il avait toujours rêvée d’avoir! Il espérait encore s’envoler mais le poids de ses erreurs lui arrachait des cris. Dans l’immense pièce blanche, les grands l’observaient pendant que la Vie lui échappait plus que jamais. Son sens ? Il ne le connaissait pas, pas plus qu’aucun enfant, pas plus qu’aucun grand, néanmoins il savait que c’était trop tard, qu’il avait raté sa chance, perdu dans les nimbes de son délire.

Il avait voulu monté très haut ! Il avait voulu monté si haut qu’aucun n’aurait pu le suivre. Il aurait été unique. Mais sa perte fut plus grande encore que son erreur. Il ne monta pas, il descendit plus bas que tous. Et il n’était point unique mais seul, totalement seul. Et lorsque son dernier souffle réussit à s’extirper de son corps, aucun ne le suivit, tous l’oublièrent.

L’enfant avait perdu ses ailes de velours en voulant voler au-dessus de toutes Vies.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Mes textes et autres bafouilles.
Publicité
Archives
Publicité